Journée mondiale de lutte contre le cancer : les chiffres d’un embarras sanitaire

Comme tous les 4 février depuis l’an 2000, l’heure était à la sensibilisation mais aussi aux constats. Le cancer, maladie qui représente 80% des handicaps invisibles, ne cesse de se développer et entraîne avec elle de nombreuses disproportions. 

Cette maladie qu’est le cancer, nous la connaissons tous. Mais concrètement, que se passe-t-il dans le corps quand on la contracte ? L'Institut National du Cancer nous explique qu'elle est “provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive.” Que ces cellules déréglées “finissent par former une masse qu'on appelle tumeur maligne”. Les cellules cancéreuses ont “ensuite tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur”. Pour ce faire, elles migrent par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur” autrement appelé métastase. 

Petite Mu avait dessiné une planche de bande dessinée sur le sujet pour comprendre de manière ludique cette maladie.

77% de cas annuels en plus à l’horizon 2050

Le cancer s’impose davantage, chaque année, dans la vie des français et de la population mondiale. Le chef de l’unité surveillance cancer du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), Docteur Freddie Bray, estime même “qu’une personne sur cinq développera un cancer au cours de sa vie”. 

L’Institut National du Cancer a, par ailleurs, tenu à rappeler en Septembre 2021 les facteurs-clés voués à diminuer le risque de contraction du cancer : ne pas fumer, modérer sa consommation d'alcool, avoir une alimentation diversifiée et équilibrée, surveiller son poids, pratiquer une activité physique régulière et pour finir éviter l'exposition aux rayonnements UV.

Prenons 2022 comme année de repère. Cette année-là, 19.96 millions de cancers ont été diagnostiqués sur notre planète bleue : poumon, sein et colon en première ligne. 

Et si l’on revient 22 ans en arrière, tout juste avant le passage au nouveau millénaire, en l’an 2000, on observe une très net écart de nombre de diagnostics. Il y a effectivement eu moitié moins de détections de cas de cancer dans le monde, soit (seulement) 10 millions.

Malheureusement cette croissance ne compte pas s’arrêter en si mauvais chemin et est même promise à doubler pour atteindre 30 millions de nouveaux cas annuels d’ici 2040 voire 35 millions en 2050, enregistrant donc une hausse de +77%, par rapport à 2022.

Première cause mortalité en France

Avec près de 157.000 décès annuels, le cancer reste la première cause de mortalité en France. Cela n’est autre que la cause du vieillissement de la population, qui devient alors plus exposée et vulnérable, ainsi que de l'amélioration des méthodes de diagnostiques qui permettent désormais une détection plus rapide et large de la maladie.

Le cancer était, encore en 2022, plus mortel chez les hommes. Cela s’explique par leur taux de tabagisme quotidien plus élevé que celui des femmes (27,4 % contre 21,7 % selon Santé Publique France). Ils sont donc davantage confrontés au cancer des poumons, toujours considéré comme étant le plus fatal.

Un accès aux soins “inégalitaire pour les plus vulnérables”

La Ligue contre le cancer a donné le ton en cette journée de lutte internationale contre la maladie. Celui de la dénonciation. Prévention, détection et lutte contre la stigmatisation et le traitement du cancer ont laissé place à des chiffres regrettables. 

En lice, trois chiffres clés : 

  • “30% des patients n’auraient pas reçu un diagnostic respectant les dispositions du 1er plan cancer.” En place entre 2003 et 2007, il avait pour but “de mobiliser les acteurs de santé publique autour de la prévention, du dépistage, des soins, de la recherche et de l'accompagnement du patient et de ses proches.”, souligne l’Institut national du cancer. 
  • “Un retard cumulé de 2 semaines en moyenne a été relevé entre la suspicion et le début des traitements.”
  • “47% des professionnels de santé estiment que les pénuries auront un impact négatif sur le taux de survie à 5 ans de leurs patients.”

Des chiffres durs qui s’ajoutent à “un allongement des délais d’accès aux soins à l’origine de pertes de chances”, “des difficultés d'accès aux médicaments en ville comme à l'hôpital”, “un déficit d'accompagnement et de soutien” et enfin “des restes à charge encore trop importants.”

Écrit par Pauline Guilcher