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Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent aujourd’hui l’un des principaux défis de santé publique, impactant fortement la qualité de vie des travailleurs. Invisibles mais omniprésents, ils représentent 88 % des maladies professionnelles reconnues en France, selon l’Assurance Maladie. Ces pathologies, touchant muscles, tendons et nerfs, provoquent douleurs chroniques et incapacités, et sont la première cause d’arrêts maladie, avec 10 millions de journées perdues chaque année.
Une étude de Santé Publique France révèle que 58 % des femmes et 51 % des hommes de 18 à 64 ans souffrent de TMS. Parmi eux, 47 % des femmes et 40 % des hommes ressentent des douleurs dorsales. Les troubles des membres supérieurs touchent également 30 % des femmes et 27 % des hommes. Cette prévalence souligne l’ampleur du problème et l’urgence d’y répondre.
Des causes liées au travail
Les TMS trouvent principalement leur origine dans les conditions de travail. Les gestes répétitifs, la manutention de charges lourdes et les postures prolongées sont les premiers facteurs de risque. L’intensification des cadences et la pression liée à la productivité aggravent ces troubles. Certains secteurs sont plus vulnérables : la construction, la logistique, la santé et l’industrie. Avec la montée du télétravail, les douleurs liées au manque d’ergonomie se multiplient : 37 % des télétravailleurs signalent des douleurs chroniques, selon l’INRS.
Le coût économique des TMS
Les TMS pèsent lourdement sur l’économie. En 2017, ils ont généré 2 milliards d’euros de dépenses liées aux soins, indemnisations et arrêts maladie. Chaque cas reconnu coûte en moyenne 21 000 euros à l’employeur. Les pertes de productivité sont tout aussi préoccupantes : 45 000 emplois à temps plein sont perdus chaque année.
Au-delà des chiffres, les TMS bouleversent la vie des salariés. Les douleurs chroniques s’accompagnent souvent de troubles du sommeil, de stress et d’anxiété. Environ 20 % des travailleurs touchés quittent définitivement leur emploi, incapables de poursuivre leur activité. L’impact psychologique, souvent négligé, contribue à l’isolement et à une détérioration de la qualité de vie.
L’importance de la prévention
Face à ce fléau, la prévention devient essentielle. L’Assurance Maladie a lancé le programme TMS Pros, visant à accompagner les entreprises dans la mise en place de mesures efficaces. Grâce à lui, les entreprises engagées ont réduit de 40 % les accidents liés aux TMS. Cependant, seules 35 % des entreprises évaluent systématiquement les risques. Les TPE et PME, faute de moyens, restent les plus en retard.
La lutte contre les TMS nécessite une mobilisation conjointe des entreprises, des salariés et des pouvoirs publics. Il est crucial de généraliser les audits ergonomiques, de renforcer les formations aux gestes et postures et d’améliorer la qualité des équipements. Une prévention efficace des TMS contribue non seulement à protéger la santé des salariés, mais aussi à préserver la performance économique des entreprises et la cohésion sociale.
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Écrit par Laure ROUSSELET
*Source image: Banque d'images libre de droits - CANVA
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